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La recherche

 

         Je viens de terminer un spectacle. Ce show a bien fonctionné. Plus rien à faire dessus à part terminer de le jouer pendant quelques moi  s. Déjà, je suis sur autre chose. Etrange sensation de laisser tomber ce spectacle pour me vouer à un autre.

    Ce qui est « étrange » à vivre, c’est ce principe de se battre pour une approche, de la mener au bout puis de se rendre compte que tout est terminé avec ce projet précis. Je serais comme d’autres, le fait d’avoir écrit un spectacle me suffirait pour ma vie entière. ll se trouve que je ne fonctionne pas de cette manière.

    J’envie ceux qui font un numéro de quelques minutes et se sentent en harmonie pour leur vie entière avec !!!

    Pour moi l’harmonie est dans la recherche du nouveau concept, du nouveau spectacle… et lorsque j’ai trouvé, je cherche de nouveau.PICT0058_2

    Entre chaque période je me pose des milliers de questions contradictoires, mais c’est ma vie, mon mode de fonctionnement. Chacun porte sa croix. Certains envient mon « problème », d’autres deviennent fous de me voir faire de nouveaux shows chaque année depuis une petite vingtaine d’années. Encore d’autres se demandent ce que je veux prouver avec cette attitude. La réalité est que je ne fais rien de spécial que d’assumer mon état boulimique. Du mieux que je le peux.

    Je crois qu’il n’est pas mauvais  de vous expliquer ces états « bizarres » qui caractérisent le chercheur invétéré que je suis. On est souvent seul avec soi-même lorsqu’on cherche et que ce qu’on trouve, prenant une forme concrète, nous amène un cortège de doutes. C’est le lot du chercheur, normalement constitué. Vouloir faire du nouveau… et se demander sans cesse si on ne réinvente pas la roue, une fois de plus, une fois de trop ? Pourquoi laisser tomber un spectacle qui fonctionne parfaitement ? Je n’en sais rien. La peur de me lasser de jouer quelque chose que je n’ai plus à défendre ? Ne plus prendre de risques m’indispose. J’aime le danger certainement. C’est, encore une fois, le contraire qui serait frustrant pour moi.

    

J’adore littéralement me retrouver dans la circonstance de ne plus savoir quoi inventer et comment faire pour créer un nouvel opus. J’ai l’angoisse de ne plus pouvoir obtenir quoi que ce soit mais je récupère cette âme de débutant que je recherche désespérément à chaque fois que j’ai l’impression de l’avoir perdue en chemin. Il faut savoir que lorsqu’on fait un spectacle bien rodé, on n’est plus impliqué dans les pourquoi telle ou telle chose fonctionne. Elle fonctionne et puis c’est tout. Je n’aime pas me retrouver dans une ambiance de cet ordre.

    J’aime retrouver de la fraîcheur le plus souvent possible. Pour retrouver cette fraîcheur je me dois de tout casser ou presque et recommencer comme le premier soir… . Je me pose des problèmes que je n’ai pas… J’aime bien cette attitude.

Par exemple, je pense à trois nouveaux spectacles en ce moment… mais je n’ai rien de définitif dans aucun, ou presque. C’est assez jouissif pour moi cette situation. J’ai peur de ne mener à bien aucun d’eux et en même temps j’aime avoir du pain sur la planche. Je ne sais pas si je suis bien clair dans ce que j’essaie de dire…mais j’aime me retrouver dans l’insoluble. Ce n’est que de cette manière que je peux trouver des choses qui peuvent me sembler performantes plus tard.

    Si sans presque réfléchir je trouve une idée intéressante, j’ai le sentiment que n’importe qui pourrait faire comme moi. Alors, je « replanche »de plus belle.

    Je veux, si possible, trouver des choses qui ne peuvent se voir, se sentir ni se supposer. C’est ma démarche permanente. Je ne dis pas que tout ce que je fais entre dans ce schéma… mais je me bats pour y tendre du plus que je le peux. Je vais jouer dès le 31 mars 2005 un nouveau show, s’inspirant de mes dernières réalisations. Mais pas seulement!!!

    Il y aura un truc ou deux d’Intimiste I, du II, du III, du IV…et des nouveautés. L’approche est de faire un spectacle « patchwork » et donner l’illusion que ce show a toujours été écrit ainsi. Pour le moment, je suis assez satisfait du résultat…mais pour combien de temps ?

    Cette approche est une manière de permettre en un show de faire rattraper le temps perdu à tous ceux qui auraient raté les autres spectacles de cette nature depuis quelques années!!! Pour ceux qui auraient vu chaque opus, ils trouveront de nouvelles choses à voir.

Tout cela me permet de rebondir sur de nouveaux spectacles en parallèle et mon instinct naturel est enjoué, comme au premier jour. Le pied, en quelque sorte !

A la prochaine fois.

Dominique

 

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Dominique Duvivier

♣️ Magicien. ♦️ Maître de l’art du #CloseUp. ♥️ Créateur de tours et professeur. ♠️ Fondateur @ledoublefond et directeur de Mayette Magie.

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3 commentaires

  1. Bonjour Dominique, ce fut un véritable plaisir d’avoir participé à la première présentation en public de ce tour (le 30/11/08). C’est époustouflant tout ce qui peut être fait avec. Etant une fille, je ne peut pas me servire de ce portefeuille tous les jours mais je dis que c’est celui de mon père et que j’ai réussi à l’envouter pour faire des miracles…

  2. Ce fut un veritable plaisir de vous rencontrer au Double Fond pour votre conférence du 7 décembre… encore merci pour ce que vous faites et surtout bravo!!!
    Comme dirait Paul Virilio : « Le monde est une illusion. L’art est de présenter l’illusion au monde. » Et dans ce domaine (pour moi) vous en etes le Maitre…
    >o<.... Aurélien

  3. Le gout de l’aventure, de toujours vouloir inventer plus, trouver plus, innover plus, créer plus : et de cette manière produire des choses toujours  » inédites « . On aime ou on aime pas, personnellement, je trouve que la recherche est quelque chose qui se doit d’être pratiqué, et d’être considéré comme un coté à part entière dans cet art; car c’est là que tout commence, et que tout se construit.
    Amitiés.

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