
Selon mon expérience, le but de la recherche, c’est de chercher, pas de trouver. Chercher pour chercher et non chercher pour trouver. Sur l’instant, on a juste tendance à se dire qu’avec cette attitude, on ne trouvera jamais rien du tout ! Pourtant, quand on parvient à s’imprégner de cette phrase, la recherche prend une autre dimension. Tout d’abord, on est simplement libéré de ce poids qui consiste à trouver coûte que coûte. Ensuite, si notre recherche est quotidienne, que chaque jour on lui consacre quelques minutes de façon exclusive, on sera très surpris des résultats obtenus. Les premières fois ne vont certainement pas produire des merveilles. Mais ces premières fois vont créer une habitude. L’habitude de chercher. Plongé un peu plus chaque jour dans cette habitude, notre esprit apprend à se débarrasser de nos idées primaires. De nos idées parasites. Celles qui nous font par exemple croire qu’on est « bon » ou « mauvais ». De nos manifestations d’ego en somme. Puis, petit à petit, des idées d’effets ou de techniques commencent à venir. On est tout content, on s’émerveille de ce que notre petit cerveau a pu pondre ! Sauf que, la plupart du temps dans les débuts, on trouve en fait des choses qui existent déjà dans le répertoire magique (parfois depuis longtemps !) et c’est énervant ! Mais encore un peu de persévérance (ou beaucoup !) et de petites choses vraiment intéressantes commencent à émerger…
Dépasser cette étape qui consiste à admettre que ce que l’on imagine n’est pas forcément une révolution, mais, au contraire, peut avoir été déjà imaginé par d’autres avant soi, est une épreuve difficile et empoisonnante, car elle décourage plus d’un. Pour notre ego, on a tellement toujours envie d’être « le premier » ! Mais si l’on parvient à admettre et à surmonter cet état peu honorable de notre être mal dégrossi, alors notre esprit s’ouvre d’autant, se calme et peut devenir plus performant. Notre intelligence étant sollicitée aux bons endroits, des idées plus novatrices peuvent pointer le bout de leur nez. On vient alors de dépasser un seuil, pour en fouler un autre.
Petit conseil quand on est « sec » : ne pas s’acharner non plus. S’aérer plutôt l’esprit en travaillant par exemple le tour d’un autre créateur, histoire de ne pas rester sur un échec. Ce n’est pas ça qui ruinera votre propre créativité dans le futur. Au contraire. Quand quelque chose ne se débloque pas dans ma recherche, que je ne me sens pas vibrer, je n’insiste pas tant que ça. Je laisse l’objet dans mon champ visuel et je laisse « mûrir » la chose en entraînant mon esprit dans d’autres voies créatives. Ça marche souvent très bien comme ça !