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MAGIPHAGEUH N°53 : Perméabilité

Dominique DuvivierLa perméabilité. Voilà un mot qui m’a bien inspiré ces derniers temps… Un mot que j’ai gardé en tête, car à chaque fois que j’y pensais, il m’apportait toujours plein d’idées et d’éclairages nouveaux…. Un simple mot peut s’avérer parfois très stimulant pour le muscle créatif !

Par exemple : la perméabilité dans le contexte artistique. D’un côté l’artiste magicien doit savoir rendre le spectateur perméable à ses désirs scénaristiques, à ses folies magiques, à ses rêves. C’est obligatoire si on a l’ambition de le faire monter très haut ! Et d’un autre côté, c’est à l’artiste lui-même de devenir perméable vis-à-vis du spectateur. C’est nécessaire si l’on souhaite que l’alchimie ait lieu et pour longtemps ! Perméabilité dans les deux sens donc. Il faut à la fois savoir installer très rapidement un univers qui soit suffisamment riche et ouvert pour que le spectateur ait envie de venir à nous dès les premières secondes de notre prestation et en même temps que nous allions à lui. Une affaire de générosité et d’empathie en somme ! A mes yeux, si  nous sommes trop retranchés dans notre rôle, en inventant par exemple des histoires pas trop crédibles, le spectateur ne peut pas adhérer et la mayonnaise ne peut pas prendre, si vous voyez ce que je veux dire. Tout l’art consiste à fabriquer un univers accessible, proche de l’inconscient collectif et à proposer une narration véridique qui permettra au public de venir à nous sans même qu’il s’en rende compte. C’est le chemin pour traverser le miroir. Mais une fois avec lui, de l’autre côté du miroir justement, c’est le moment de se lâcher de notre côté aussi, comme on l’attend de lui ! C’est le secret ultime. Se donner au moins autant qu’il se donne, sans compter !

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Dominique Duvivier

♣️ Magicien. ♦️ Maître de l’art du #CloseUp. ♥️ Créateur de tours et professeur. ♠️ Fondateur @ledoublefond et directeur de Mayette Magie.

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Un commentaire

  1. En lisant cet article, j’ai eu souvenance de ce que vous disiez concernant l’artiste jouant le rôle du magicien, et quelques minutes plus tard, vous-même citant l’exemple de Ventura dont les rôles bien qu’ils fussent différents, appartenaient toujours au même registre.

    Dans le sens que le fait de se forcer à ne pas suivre « son » registre peu amener à perdre la faculté d’entrer en connivence avec son public ?

    Est-ce donc une sorte de parallèle entre les deux « discussions », quelque part ?

    Amitiés

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