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MAGIPHAGEUH N° 5 (et fais ce qu’il te plaît !)

Il se trouve que ce nouveau numéro sera édité en mai, le mois où l’on peut faire ce qu’il nous plaît (paraît-il ?). Le pied absolu car je me sens en verve là, à mort.

Allez tiens ! J’ai envie de gros mots pour rien, juste histoire de me mettre en bouche : pine, couille, crayon*, pute réjouie… Ouf, ça va tout de suite mieux. Le coup du bouchon de champagne qui explose et puis ensuite tout rentre dans l’ordre !

J’ai dit « sera » édité en mai au début car en fait je suis toujours à m’avancer sur toute chose et j’écris cet épisode en février. Oui, vous avez saisi : j’ai écrit les 5 premiers numéros de mes « Magiphageuh » en janvier et février, comme ça je pourrai faire d’autres trucs à la place. J’aime ça moi, que voulez-vous !

Plein de thèmes à aborder encore cette fois-ci, comme à chaque fois en fait ! En verve je suis, je vous dis.

Sujet du moment : AVATAR.

Je vais vous donner mon compte rendu rapide du film (avant que tout le monde ait trouvé la solution d’empêcher qui que ce soit d’en parler, sous peine de passer pour un mec qui fait « comme les autres »).

Il paraîtra tard ce papier mais je l’aurai écrit à chaud, ce qui est le mieux pour ce genre de ressenti. Na !

Mais avant d’en dire deux mots, je tiens à préciser qu’il entre de plein fouet dans un de mes « Magiphageuh » CAR ce film, c’est de la magie. Et comme vous le savez l’inspiration magique est au tout premier rang de mes occupations permanentes. Si vous appréciez un tant soit peu ce que je vocifère habituellement, vous vous devez de lire ce qui va suivre bientôt, dans quelques secondes, avec une attention accrue (vu l’enjeu) :

ça commence maintenant !

Prenons déjà quelques mots anodins, histoire de me faire comprendre pour la suite de cet exposé : c’est un film juste sublime.

Un chef-d’œuvre absolu.

Juste incroyable.

« La liste de Schindler » était pour moi peut-être le film le plus important de tous les films confondus, quand je l’avais visionné la première fois.

Vous savez, c’est le style de conneries qu’on se dit parfois :  « Si je ne devais emporter qu’un seul livre sur une île déserte… ». Eh bien pour le film, je m’étais fait jouer tout seul et je m’étais répondu : « La liste… » de Spielberg.

(et pour le livre… ce n’était pas un livre de Marlo !! Pas folle la guêpe…)

Eh bien, pour en revenir à mes moutons : maintenant j’emporterais à la place (si je n’ai pas le droit à deux films) AVATAR. Et si j’avais le droit à deux films : AVATAR  et LA LISTE DE SCHINDLER !

J’écris en majuscules les deux noms pour bien faire comprendre que ces deux films comptent BEAUCOUP pour moi.

Je sors d’AVATAR tout transformé.

Un peu comme le spectateur qui a vu une projection d’un film de Méliès pour la première fois de sa vie, au début du cinématographe. Ou bien la première projection d’un film parlant. Le premier film en couleur. Le premier essai en dolby…. Vous voyez ce que je veux dire, je pense. Là c’est AVATAR, le premier film en 3D.

Oui, il y en a eu d’autres avant lui mais non en fait. Lui (AVATAR) c’est le premier. Parce que lui, c’est évident. Lui est LE premier.

Quand on parle de 3D on pense qu’une grosse gousse d’ail va venir te renifler sous le menton ou des trucs cocasses du style. Ici, avec Cameron ce n’est pas ce qui se passe. On se retrouve dans l’action comme si on venait de traverser l’écran : on fait partie des décors. Comme dans « La rose pourpre du Caire » mais en mieux : on joue avec les acteurs quoi ! Du pur délire !!! Vous êtes dans l’action, complètement immergé.

Nous aurons l’occasion d’y retourner, si ça intéresse !

Il y en a plein qui ont commencé à dire que pour le scénario, on  pouvait repasser en seconde semaine. Pas d’accord non plus. L’histoire est superbe : une magnifique histoire d’amour.

Mais je comprends qu’on n'aime pas trop les histoires d’amour quand on se fait chier dans sa vie de couple…

Non, je suis un peu dur : je comprends qu’on ne croit plus aux histoires d’amour parce qu’on ne croit plus que les choses nobles puissent gagner sur l’adversité de la vie, cette vie qui nous bouffe à la vitesse d’une Formule 1,  lancée à sa plus grande vitesse !

Je vous taquine car je comprends bien sûr qu’ il y a des clichés par instants mais pas tant que cela non plus. Et surtout les personnages et l’intrigue ne sont  pas aussi basiques que certains essaient de nous le faire gober.

Ce film est important à plus d’un titre parce qu’il « tirlipote » ce qu’il y a de meilleur en nous. Il nous rend intelligents.

Tiens ! Je conseille même à mes confrères qui ne pensent qu’à me tirer dans les pattes à longueur d’année d’aller voir ce film ! On ne sait jamais ?!

Nous sommes loin des effets spéciaux au sens habituel par exemple. Dans de plus en plus de films l’apport de l’effet spécial permet juste de dépenser moins. Exemple : on crée une ville en « faux » pour pas à avoir à la détruire quand on va la détruire ! Ici le concept de l’effet spécial est très vite gommé de nos esprits. On se demande simplement parfois si on rêve ou si on hallucine de rentrer dans cette histoire… qui n’existe pas du tout !

On est embarqué corps et âme pour le plus grand bonheur qui soit : s’oublier soi-même.

(D’ailleurs j’encourage tous les mégalos-magiciens de tenter le coup du film : ça les aidera à penser à autre chose qu’à leur cul, pour changer !)

Tout en perdant pied, on s’aperçoit qu’on est en train de croire dans la vie de ces êtres qui nous ressemblent mais qui, eux, ont conservé des valeurs (genre La Forêt d’Emeraude, pour n’en citer qu’une). On croit dans la vie de ces êtres qui nous font aimer notre prochain. Un instant on oublie tous ces épisodes où le genre humain est capable du pire. Du style la dernière guerre mondiale…

Voir ce film (je ne l’avais pas précisé !) est important. Si vous êtes magicien, cela me semble même plus important que de vous acheter la réédition des œuvres  complètes de qui vous voulez  par un certain éditeur-français-que-tout-le-monde-aime !

Et ce film, il faut aller le voir au cinéma. Cameron a été capable de bouger nos gros culs pour aller de nouveau au cinéma et il faut reconnaître qu’il a eu raison.

Pour le moment il est difficile de se télécharger le film en 3D sur son ordi pourri (je parle du format ridicule d’un ordinateur moyen quand on imagine un écran de cinéma). LOL, dis-je tout de go aux copieurs en herbe !

Eh oui ! Là, on est obligé de se déplacer. Avec ce film même les plus belles salles de cinéma perso (les home cinémas) sont devenues subitement obsolètes-de-la-mort-qui-tue !

Mais c’est bien de redevenir obsolète, non ? Ça permet de pouvoir repartir d’un pied neuf. C’est cool !

Là, nous ne parlions que de l’aspect de base car ce film est hallucinant à plus d’un titre. Si ça vous intéresse, entrez quelques secondes dans les méandres de mes pensées (si ce n’est pas le cas, arrêtez-vous maintenant !)…

C’est parti !

On découvre des choses qui ne correspondent à rien de connu ou presque. On découvre des images. De nouvelles images. De nouveaux insectes, des animaux inhabituels, que sais-je… L’univers créé par Cameron est si riche qu’avec un peu d’imagination, cela devient un nouveau terrain de jeu fantastique. C’est à peine s’il n’arrive pas à nous faire découvrir de nouvelles odeurs ! Nous n’avons plus qu’à les respirer… L’ouverture d’esprit est totale.

Un ami me disait dernièrement que la jolie fille (d’AVATAR) est la femme la plus parfaite qu’il ait jamais vue de sa vie. Fort comme mot, non ? Je le voyais « kiffer » la dame, comme si on parlait d’un sex-symbol d’avant ce fameux film qui vient décidément de changer quelque chose en chacun de nous. Indiciblement pour certains et plus fortement pour d’autres (genre moi) : le phénomène prend forme. Nous sommes en train de muter dans la tête. Dingue, non ?

Il est temps de se dire qu’à partir du moment où l’on voit des images neuves « proclamées » naturelles dans un contexte de fiction, tout devient possible.

Je transpose immédiatement le concept dans mon contexte de recherches magiques et je me dis : on peut créer des mondes (« psychologiquement » s’entend) qui vont transporter nos spectateurs dans des rêves vraiment différents.

Voilà un peu la base de ce que m’a apporté ce film en le découvrant aujourd’hui. Suis-je un peu clair ? Non, pas assez ? Alors, continuons.

Ce film m’a remis sur le droit chemin. Celui qu’on ne devrait jamais oublier. Celui qui nous permet de croire dans le cinéma (entre autres !) comme au premier jour.

C’est comme quand, lors de nostalgies nocturnes, Lino Ventura nous manque : on prend son courage à deux mains, on saute sur un DVD et hop dans le lecteur pour avoir sa voix inimitable, son phrasé à lui, ses mimiques, sa démarche… On le fait carrément revivre pour soi, égoïstement pour notre bonheur, pour notre construction permanente. Pour vivre quoi ! Eh ben avec AVATAR, c’est du pareil au même. J’ai retrouvé la flamme qui commençait à s’éteindre sournoisement, la chienne. Celle qui disparaît insidieusement parce qu’on s’est recroquevillé ailleurs, alors qu’on ne devrait jamais s’en départir.

Avec son dernier opus Cameron m’a remis la tête à l’endroit. Il m’a rappelé à quel point tout part de là et arrive là. Bordel !!! Je vous parle de cette impulsion dévastatrice, celle qui fait pousser des ailes et qui nous dit à voix basse dans notre esprit (celui qui n’est pas encore pollué par toutes les conneries de la télé et des sites magiques) : regarde comme la vie est géniale quand on  la voit par ce trou de la salle obscure qui nous régénère. C’est la magie du cinéma ! Cameron a peut-être attrapé le melon au passage (d’après les on-dit) mais il n’en a pas moins tout compris pour ce qui est de nous faire voyager et par le même biais, nous permettre de trouver des horizons nouveaux pour émerveiller notre prochain en magie.

Pour ce qui est du mot crayon* du début de cet exposé riche en images d’Epinal, je pense qu’il est temps de développer son sens moins connu et par la même occasion de digresser sur un mot quel qu’il soit, histoire de le faire travailler et d’inventer n’importe quoi, juste pour l’entraînement permanent de notre imagination qui doit être le nôtre chaque jour !

Crayon a pour racine (pas le dramaturge célèbre, je parle du sens premier du mot…) : craie et puis ensuite y’a yon. Pour être clair YON ne veut rien dire à part tête de YON pour paraphraser Jamel Debbouze dans « Amélie Poulain ». La craie, dans ces temps immémoriaux où elle avait une place de choix sur les ardoises des écoliers, a pris une importance particulière. Si, puisque je vous le dis ! Dans ces temps-là on disait souvent qu’on avait une face de craie, parce que le proviseur de cette école de rattrapage était tombé dans la farine et comme ce cher homme n’était pas tendre avec les bambins dont il avait la charge (héroïque), on l’avait taxé de craie et c’est resté ! Top, non ? Un soir un élève a fourché : de face de craie il est passé à t’es un craie-yon, on ne sait pourquoi, et hop la déf était née ! C’est ainsi que CRAYON devint une insulte quasi raciale (faciale devrais-je dire). Les temps ont changé -Dieu merci- et depuis peu on appelle crayon un stylo bille avec une mine pour écrire sur papier. Les dessinateurs nomment même ce stylo crayon par opposition au stylo, voire crayon-papier. Comme quoi, hein ?

Voilà le petit essai est terminé pour ce charmant « Magiphageuh » de mai. Si vous le trouvez un peu comment dire… Souvenez-vous… qu’en mai on  fait ce qui nous plaît !

Bizes

Dominique Duvivier

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Dominique Duvivier

♣️ Magicien. ♦️ Maître de l’art du #CloseUp. ♥️ Créateur de tours et professeur. ♠️ Fondateur @ledoublefond et directeur de Mayette Magie.

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4 commentaires

  1. Bonsoir,
    je suis d’accord avec vous jusqu’à présent à peu près sur tout ce que vous avez écrit ici… mais là je ne peux pas vous suivre.
    Avatar est pour moi (et probablement pour tous les lecteurs de science-fiction et de prospective, avec Brunner en tête comme auteur de référence)l’exemple du rien. Ce film avec tous ces effets spéciaux, tous ces moyens trop visiblement déployés pour essayer de faire rêver échoue. Metropolis, 90 ans après, continue de faire rêver, Avatar échoue dès les bandes annonces. Je pourrais déployer à volonté toutes les raisons de cela mais pour internet ce serait trop long à moins que vous ne m’y invitiez 🙂
    Pour faire court Avatar prouve à mes yeux qu’une histoire c’est ce qui fait rêver… pas la techn ique, pas la prouesse, pas la performance… une histoire qui permet de briser apparemment les lois « naturelles » c’est-à-dire l’attendu, ce qui devrait se produire normalement mais qui n’arrive pas… le héros seul qui devrait échouer selon les probabilités mais qui va réussir… Avatar nous prive de cela parce que c’est la technologie qu’on nous montre, du coup c’est ce qu’on voit… de même que les clichés (en vrac Abysses, le retour du jedï, aliens, mais surtout et personne ne l’a remarqué Alpha centaury de Sid Meyer).
    Je comprends difficilement que vous, qui combattez avec raison me semble-t-il les techniciens pour la technique, montriez ce navet… pardon ce film pour exemple… surout après votre référence à Laurel et Hardy…
    Espérant ne pas être trop casse-co….
    Cordialement.
    Bruno

  2. Je partage tout à fait vos remarques sur AVATAR. Je n’ai pas eu la chance de le « vivre » en 3D, mais cela ne m’a pas empêcher pour autant d’en apprécier toute sa richesse et toute cette magie qui se dégage du film.
    J’ai regardé ce film avec les yeux d’un enfant : GRANDIOSE. Un peu comme un enfant qui plonge son regard dans les milles et une lumières d’un sapin de Noêl. Je n’ai vu que de la magie dans ce film…Cameron a réussi a réveillé l’enfant qui sommeille en nous tous. J’en ai même eu la larme à l’oeil tellemnt c’est beau (véridique).
    Je plains de tout mon coeur ceux et celles qui n’ont rien ressenti en vivant « l’ expérience » AVATAR…Ce film donne des ailes, un sentiment de liberté incroyable lors des scènes de haute voltige. Décors grandioses, musiques superbes et j’ai beaucoup aimé les messages que dénoncent ce film comme la stupidité humaine de tout vouloir détruire, faire la guerre, ne rien respecter. C’est profond tout ça!
    Un filme culte et magique! James Cameron ne sait pas faire de mauvais films. Un grand monsieur. Un grand enfant tout simplement, comme nous, magiciens que nous sommes.
    Merci Dominique pour ce clin d’oeil mêlant 2 grandes passions : magie et cinéma…quand les 2 fusionnent : quel bonheur, pas vrai?!
    Amitiés,
    Anthony, de Nancy.

  3. bonjour Dominique,
    votre commentaire est juste sur AVATAR. j’ai eu la chance de le visionner au ciné 2 fois en 3D tellement il m’a plu. j’ai trouvé un retour aux vraies valeurs humaines et à la défense de la nature.
    Magiquement parlant, j’ai fait des rapprochements… les montagnes flotantes pourraient etre les différents objets magiques… la montée de lianes pour acceder vers le sommet etait le « créchendo » du spectacle qui nous emmene de plus en plus loin dans le reve passant de tour en tour, d’objets en objets… les balais aeriens sur ces curieuses créatures etaient vos envolées phrasées qui ponctuent , accelerent, dans du rythme au spectacle. La bataille finale m’a fait pensé à un de vos articles concernant ceux qui viennent pour critiquer sans avoir vu ou les chieurs de services…
    J’aime venir vous voir, vous m’emmenez dans un univers que je ne connaissais pas il y a 6 mois. le monde du rêve dans sa splendeur. vos effets si spectaculaires dans intimiste, votre fraicheur avec votre fille dans de trés trés prés!!! AVATAR m’a transporté, vos spectacles tout autant. je pense qu’un de vos futurs tours pourrait avoir pour theme le retour à une valeur profonde (arbre de vie, le coeur de la magie,la carte qui redonne la vie aux autres car elles avaient disparu ou avaient été changé en autre chose que pique coeur carreau trèfle … je me lache QUOI!!!!ça fait du bien!!)pourquoi rester dans le conventionnel vu le film???
    Merci à James CAMERON pour AVATAR et à DOMINIQUE pour son Génie…

  4. Bonjour,
    Je suis également d’accord avec BrunoL à propos du film, je pense après avoir échangé avec quelques personnes sur le film que ceux qui l’aiment ne s’y connaissent pas en science fiction ou en sciences tout court. Du coup, là où je vois des plantes vues mille fois au Futuroscope ou dans Science et Vie, ou bien un animal auquel on a simplement greffé une paire de pattes, d’autres découvrent un nouveau monde. Tant mieux pour eux, mais il ne reste comme souvenirs aux autres spectateurs que le jeu de Zoe Saldana, des sensations de vertige, et une jolie idée de connexion entre tous les êtres vivants . C’est bien parce que j’aime les histoires d’amour comme dans Là-Haut ou Brokeback Mountain que tout le monde annexe m’énerve.
    Ceci n’enlève rien à la pertinence de vos propos sur les leçons à la magie.

    Merci infiniment pour ces articles hebdomadaires, je ne commente pas beaucoup mais je lis toujours avec grand plaisir !

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